Parcours... idéal ?

Il en faut un pour commencer...

Nous nous sommes rencontrés à Paris en Juillet 2007. Xochitl devait finir ses études de français et son travail de "jeune fille au pair" le 31 décembre 2007 et songeait déjà à rentrer au Mexique. Une rencontre, deux ou trois regards et un rendez-vous plus tard, son avenir avait changé du tout au tout et la question devenait : on va quitter Paris, on veut rester ensemble, on ne sait pas comment faire... Moi, naïf citoyen français, je pensais que le parcours de mon amie et mon amour pour elle suffiraient à la faire accepter ici... Peut-être, mais toutes les réponses de la préfecture et de certaines associations nous disaient : pas de solution, pas de possibilité ou alors nous baladaient entre Paris et Marseille (puisque j'ai trouvé mon travail ici en octobre, pour commencer en novembre).

Arrive le 31 décembre, le visa est périmé, et nous n'avons toujours pas de solution... On pense au pacs ou au mariage sans trop y croire, puis on trouve l'adresse de la Cimade et les réunions du collectif.
Quelques discussions plus tard, la décision est prise et l'on décide de se marier. On fait les démarches mi-février, retire le dossier début mars à la mairie des 2e et 3e arrondissement de Marseille (aucun souci, une employée ravie d'accueillir et conseiller "sa première Mexicaine", qui nous recommande même de faire attention avec un de nos documents en rassemblant deux qui auraient dû être distincts)... et la date du 12 avril est posée...
La suite c'est classique : le 12 Juin, lever à 4h du matin pour être à 6h00 à la préfecture... On fait la queue jusqu'à 8h00, mais ce jour-là, pas de ticket... Re-belote le lendemain. Discussions sympa avec les autres de 6h00 à 7h30, puis début de la tension, engueulades, personnes irrespectueuses et agressives qui arrivent après et passent devant tout le monde. Aucun contrôle, pas d'arbitrage... La loi du plus culotté. Le meilleur côtoie le pire et tout le monde est crevé, angoissé, apeuré... Les portes pour les français s'ouvrent, à droite. 5 minutes après, les portes pour les étrangers. C'est là qu'entrent en jeu les flics pour empêcher les tricheurs les plus idiots (ceux qui s'y prennent après l'ouverture) de passer devant les autres. On rentre. Queue. On se fait doubler. Ticket. N°6. 2h00 d'attente. Le dossier est limpide. Pas de souci. Il faut l'envoyer par recommandé.
3 semaines plus tard, on reçoit le récépissé. A son renouvellement, Xochitl attendra 4h pour s'entendre dire que sa carte est prête depuis un mois, et trouver en rentrant, dans la boîte aux lettres la convocation qui, effectivement, le lui annonçait...

Alors voilà, ce parcours semble être un parcours IDEAL !!! A savoir : je n'ai pas entendu beaucoup de témoignage disant que les choses ont été si faciles et si rapides, voire pas du tout. En attendant, demandez à un couple Franco-Français ce qu'il en pense ? Si ses démarches pour le mariage ont été motivées par les mêmes raison ? Si il les a effectuées la peur au ventre, comme nous ? Si les portes des institutions se sont ouvertes d'abord pour les autres et ensuite pour eux ?

On se considère comme des chanceux, des privilégiés, parce que les histoires qu'on entend et que l'on vit autour de nous sont d'une tout autre violence... Alors on continue à se battre, même si on est "tirés d'affaire".